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Un nouveau chasseur de planète s’éveille

La chambre cryogénique cylindrique dans laquelle sont installés les composants optiques de l'instrument NIRPS. La chambre cryogénique maintient les composants dans un environnement sous vide et refroidi à une température glaciale de -190 degrés Celsius.

Le 28 juin dernier, l’instrument Near InfraRed Planet Searcher, conçu en partie à l’Université Laval, a réalisé avec succès ses premières observations.

L'instrument Near InfraRed Planet Searcher (NIRPS), conçu en partie à l'Université de Montréal et l'Université Laval, a réalisé avec succès ses premières observations. Installé sur le télescope de 3,6 mètres de l'Observatoire européen austral (ESO) à l'observatoire de La Silla au Chili, la mission de NIRPS est de chercher de nouvelles exoplanètes autour d'étoiles dans le voisinage solaire.

NIRPS a été construit par une collaboration internationale dirigée par l'équipe de l'Observatoire du Mont-Mégantic et de l'Institut de recherche sur les exoplanètes de l'Université de Montréal au Canada et l'Observatoire astronomique de l'Université de Genève en Suisse. Une grande partie de l'assemblage et des tests mécaniques et optiques du spectrographe de l'instrument a été réalisée au cours des dernières années dans les laboratoires du Centre d'optique, photonique et lasers (COPL) de l'Université Laval par le professeur Simon Thibault et son équipe. L'Institut Herzberg d'astronomie et d'astrophysique a contribué à la conception et à la construction du spectrographe.

«Après deux ans d'intégration et de tests de l'instrument en laboratoire, c'est incroyable pour l'équipe d'ingénierie optique de voir NIRPS sur le ciel», mentionne Simon Thibault, qui est affilié au COPL et à l'Institut de recherche sur les exoplanètes et qui a supervisé les phases d'intégration et de tests optiques à l'Université Laval.

Pour pouvoir fonctionner dans l'infrarouge, l'instrument NIRPS doit être maintenu à des températures extrêmement froides, afin d'éviter que la chaleur n'interfère avec les observations.

L'instrument concentrera ses recherches sur des mondes rocheux, qui sont des cibles clés pour comprendre comment les planètes se forment et évoluent. Ce sont également les planètes où la vie pourrait plus probablement se développer. NIRPS cherchera ces exoplanètes rocheuses autour des petites et froides naines rouges – le type d'étoiles les plus communes dans notre galaxie, la Voie lactée, laquelle a des masses d'environ 2 à 10 fois plus petites que notre soleil. NIRPS sera utilisé en conjonction avec le High Accuracy Radial Velocity Planet Searcher (HARPS) dans la chasse aux nouveaux mondes rocheux. HARPS, qui a été installé sur le télescope de 3,6 mètres de l'ESO à l'observatoire de La Silla au Chili depuis 2003, utilise également la méthode des vitesses radiales, mais opère en utilisant la lumière visible. Utiliser ces deux instruments à la fois permettra une meilleure compréhension de ces mondes rocheux.

«NIRPS rejoint un très petit nombre de spectrographes infrarouges de haute performance. Il est considéré comme une pièce maîtresse pour effectuer des observations en synergie avec les missions spatiales, telles que le James Webb Space Telescope et d'autres observatoires au sol», ajoute François Bouchy, de l'Université de Genève en Suisse, et également l'un des chercheurs responsables du projet NIRPS.

Les découvertes faites avec NIRPS et HARPS seront suivies par quelques-uns des observatoires les plus puissants au monde, tels que le Very Large Telescope et le futur Extremely Large Telescope (pour lesquels des instruments similaires sont en développement) de l'ESO au Chili. En travaillant communément aussi bien avec des observatoires basés dans l'espace que sur la planète Terre, NIRPS sera en mesure de collecter des indices sur la composition d'une exoplanète et même rechercher des signes de vie dans son atmosphère.

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